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Richard Woods, Some Shelves I Made
Après une première exposition en 2023 (Harvest), Richard Woods revient chez Semiose avec Some Shelves I Made, un ensemble d’étagères recouvertes de son fameux motif faux-bois, au veinage très accentué et en couleur. De forme rustique, parfois ornées de petits détails pittoresques tel un cœur ajouré ou des festons, les étagères paradent sur le mur comme de petits tableaux.
Semiose : Après les bancs, les planchers, les tables, votre motif de prédilection contamine des étagères. Habituellement les étagères se font oublier et servent de contenant. Là vous prenez le contre-pied ?
Richard Woods : Les étagères sont comme des planchers ou des tables. Elles sont le début d’une conversation entre la personne qui vit avec l’œuvre et moi. L’étagère engage également une discussion avec l’espace dans lequel elle est installée, ainsi qu’avec les objets qui sont posés dessus. C’est cette combinaison d’utilisation pratique et intellectuelle qui me plaît. C’est amusant de jouer avec ça, de donner à l’étagère un peu plus d’épaisseur dans la conversation qu’elle n’en a normalement. J’aime concevoir des planchers parce que, d’une certaine manière, je ne termine le travail qu’à moitié, il est achevé par la personne qui l’habite ou par l’architecture dans laquelle il s’inscrit. Je ressens la même chose pour les étagères : j’ai réalisé la moitié du travail et c’est maintenant à quelqu’un d’autre de le terminer en choisissant un vase, une pile de livres ou une photo de son animal de compagnie préféré.
Ou de son amoureux·se ? Quel objet idéal pourrait se loger dans vos étagères ?
RW: Je ne veux pas dicter comment présenter ou utiliser ces objets. C’est l’activité collaborative qui me fascine. J’aime avoir cette conversation avec la personne qui va les utiliser. Sur l’une de ces étagères, c’est moi qui dis « Bonjour ! », mais la suite de la conversation dépend beaucoup de la personne qui collabore avec moi.
« I wanna be your shelf »… A quels artistes ou designers avez-vous pensé en dessinant ces étagères, tant pour vous en rapprocher que pour vous en éloigner ?
RW: Mon héros en art est Franz West. J’ai toujours été davantage intéressé par les artistes qui ont une pratique multidisciplinaire, et Franz West incarne cette méthode. Ses œuvres jouent avec les idées, l’esthétique et la facilité d’utilisation. Il s’éloignait continuellement de lieux communs stylistiques dans lesquels des artistes moins connus s’installaient pour toute une vie. J’espère que la création de ces étagères a rendu mon travail plus vaste et plus accessible. Est-ce que Franz West trouverait cette accessibilité amusante ? Je l’espère !
Certaines personnes vous situent dans un sillage artistique du Pop art alors que d’autres regardent vos objets sous l’angle du design et vous rapprochent alors de Memphis. Où préférez-vous vous situer ?
RW: Le Pop art a tout changé, il a tendu un miroir à la société et le reflet qui en est ressorti est devenu de l’art. Je pense que Memphis a apprécié l’espace ainsi ouvert et s’y est engouffré. J’aime l’esthétique et l’accessibilité de Memphis et j’ai une grande admiration pour Ettore Sottsass et Nathalie du Pasquier. Mais je pense que le Pop art ne se limite pas à un style et que son feu brûle encore plus fort.