Asami Shoji

Figure montante de la scène contemporaine japonaise, Asami Shoji explore dans sa peinture les relations troubles entre Eros et Thanatos. D’un brouillard de couleurs et de nuées émergent des figures aux mains et aux bras souvent disproportionnés et aux visages expressifs, tantôt grimaçants, tantôt candides. Ces apparitions spectrales aux auras diaphanes montent des tréfonds de l’image, et dans leur rencontre, se heurtent ou se réconcilient. L’artiste les fait coexister au sein d’un même espace pictural, devenant des corps étrangers dans un même corps social. Suspendus comme dans un envoûtant fondu enchaîné, ils composent des scènes complexes de tendresse et de violence, grisées par la proximité vertigineuse de l’amour et de la mort.

Asami Shoji peint à l’huile, le plus souvent sur toile, mais aussi sur des feuilles d’acrylique transparentes ou du verre, employant parfois la technique du monotype. Ses figures nues, parfois traversées par le paysage, sont pourtant résolument organiques, le squelette ou les organes affleurant sous la peau, « repoussant définitivement les limites de la chair », admet l’artiste.

Née en 1988 à Fukushima au Japon, Asami Shoji est diplômée en gravure de l’université d’art de Tama (préfecture de Tokyo). Elle a entre autres reçu le grand prix à l’exposition FACE en 2019 et un prix d’artiste émergent au Gotoh Memorial Cultural Awards en 2020. Elle a participé à de nombreuses expositions collectives dans des musées japonais (Taro Okamoto Museum of Art, Kanagawa ; Ashikaga Museum of Art, Tochigi ; Kurume City Art Museum, Fukuoka ; Tokyo Photographic Art Museum, etc.). En 2024, elle participera à une exposition organisée au Museum of Contemporary Art à Tokyo.