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Cela démarre par une cabane, du feu, des ronces, de l’obscurité, le regard fardé d’une biche… est-ce de la crainte, de la terreur ? Et là un premier monstre jaillit, nous étouffe d’anxiété… ou nous fait éclater de rire. Masques énigmatiques, fragments de corps sont disséminés de part et d’autre. Le monstre est-il là pour révéler nos inquiétudes ou indiquer un chemin ?

De nos monstruosités intérieures à la représentation d’étranges figures, animales ou humaines, la question des monstres, traverse l’histoire de l’art et les grands mythes. Dans les peintures d’un Jérôme Bosch, sur les chimères des cathédrales, dans le panthéon bouddhiste, chez des contemporaines comme Martha Colburn ou Annette Messager, maintes formes en sont esquissées. Lion, dragon, vampire, ogre, fantôme, squelette, yokai… ces figures de l’ailleurs prennent différentes silhouettes, au grès des contextes géographiques. Associé à la frayeur, le monstre entre pourtant en résonnance avec l’extraordinaire, le fabuleux : Monstrum en latin est un dérivé de monere, signifiant « avertir, éclairer ». Le monstre est-il là pour engager un combat et lequel ?

Rattachés à la nuit, aux contes de nos enfances peuplés de sorcières, les monstres sont rieurs, protecteurs, destructeurs et embarquent dans des récits exutoires et rédempteurs. Ils s’impriment dans les mémoires personnelles et collectives, se jouant de nos névroses.

Concevoir une exposition consiste à tisser un récit où l’imaginaire fait écho à certaines réalités. Comme l’écrit Michaël Ferrier, « c’est dire un conte à sa façon ». Ici Max et les Maximonstres, Dracula, La Métamorphose de Franz Kafka ou encore les traumatismes de Niki de Saint Phalle en sont les points de départ, tout comme le territoire normand, son riche patrimoine et les tensions d’une société confrontée à des figures dévorantes.

La puissance d’un récit se niche autant dans les mots que dans les images. L’exposition s’appuie sur la vaste collection du Frac Normandie et recrée différents scénarios. Une cinquantaine d’oeuvres du fonds entrent en correspondance avec des pièces plus anciennes des musées de la région, des artistes invité·es dont certain·es rattaché·es à l’art brut ou des objets venus d’ailleurs. Les pistes sont brouillées. Le spectateur est invité à parcourir des danses macabres et à s’interroger sur la métamorphose. Il croisera le petit chaperon rouge et de drôles de loups, et tentera de donner une fin heureuse à toutes ces histoires à dormir debout !

Marie Terrieux, directrice du Frac Normandie et commissaire de l’exposition.

Artistes exposés : Saâdane Afif, Dieter Appelt, Pierre Ardouvin, Josefin Arnell, Gilbert Bazard, Sosthène Baran, Julie Béna, Gerd Bonfert, Bruno Botella, Sylvaine Branellec, David Claerbout, Philippe Cognée, Martha Colburn, François-Xavier Courrèges, Delphine Dénéréaz, Marcel Dzama, José Manuel Egea, Adélaïde Fériot, Joan Fontcuberta, Makiko Furuichi, Kendell Geers, Vincent Girard, Douglas Gordon, Romain Grenon, Louise Gügi, Margaret Haines, Nine Hauchard, Séverine Hubard, Anabelle Hulaut, Lucille Jallot, Romuald Jandolo, Olivier Kosta-Théfaine, Joachim Koester, Georges Lacombe, Charles Léandre, Sophie Lebel, Iris Levasseur, Isabelle Lévénez, Daldo Marte, Annette Messager, Amaury Morisset, Françoise Pétrovitch, Hervé Plumet, Eric Poitevin, Céline Poulain, Etienne Pressager, Hugues Reip, Stefan Rinck, Kiki Smith, Barthélémy Toguo, Patrick Tosani, Marion Verboom, Brigitte Zieger.