La Retenue


(English below)

     Dans son unité de temps et de lieu, l'exposition propose d'abord une situation et des faits. La retenue montre donc des actes et des précautions.
Car qu'en est-il aujourd'hui de l'expression ? Est-ce qu'un mouvement du corps, figé sous forme de sculpture ou de peinture, peut encore être encore vu comme l'émanation d'un état mental, la preuve d'une empathie entre un auteur et un spectateur ? Comment se mesure alors la gratuité d'un geste ou d'une idée quand la tache et le sursaut on été remplacés par leurs images ou une manière ? Comment prêtons-nous attention à des caractéristiques formelles, qui n'ont ni codes, ni concepts, ni argument expressionniste ? L'oeuvre peut-elle enfin être la preuve de l'existence d'un doute affirmatif ?
Jusqu'à il y a peu, par un étrange jeu anthropomorphique, le critique investissait dans l'oeuvre des humeurs et des psychologies. La retenue est le début d'une réflexion sur un possible troisième degré, une troisième voie dans laquelle le signe prend d'autres sens : il est illusion et plaisir, à un degré supérieur de conscience où le pathos n'a plus de place, mais est remplacé par humour et accents visionnaires, façon de montrer la vacuité du jugement de goût et du dispositif.
La discrétion est dans le détail. Par elle, alors et seulement, La retenue fera l'éloge du style.

Damien Airault (né en 1977) est commissaire d'exposition indépendant et critique d'art. Il est secrétaire de l'association Commissaires d'exposition associés et a fait partie de la onzième session de l'École du Magasin. Il a été le commissaire de plus d'une trentaine d'expositions en institutions et écoles et dans des espaces indépendants dont Le Commissariat, qu'il a dirigé jusqu'en 2011.


   
Exhibition offers a set situation and facts. Therefore "La Retenue" displays a story of acts and precautions.
Nowadays, where do we stand regarding the question of the expression? Does a body movement, frozen into the shape of a sculpture or a painting, can still be seen as the manifestation of a mental state, as a proof of empathy between an artist and a viewer? Then, how can be measured the gratuity of the gesture (-of the artist) when stains and spasms stand and are replaced by their pictures or their means to be executed?

How do we pay attention to formal characteristics? Until quite recently, through a strange anthropomorphic game, critics used to insert both moods and psychological elements into the artwork, that may at some point reflect the artist's psychology. Can the work of art be seen as the manifestation of the existence of an "affirmative doubt"?

La Retenue brings a reflection towards a possible third degree, a third way by which the sign takes on other meanings: becoming illusion and pleasure that reach an higher level of consciousness where pathos disappears and humour is coming to the surface alongside with visionary accents, a way of showing the object devoided of concepts and devices of any kind, neither raw nor subjected to some treatment, showing it without any judgement of taste getting involved.

Discretion lies into the detail, and it is only by its characteristics that the exhibition La Retenue will sing the praises of style.


Damien Airault (b. 1977) is a freelance curator and art
critic. He is secretary of Commissaires d"exposition associés, a curators' association, and took part in the eleventh session of the École du Magasin. He has curated over thirty shows in institutions, schools and independent spaces, including Le Commissariat, which he directed until 2011.


La galerie est ouverte du Mardi au Samedi de 11h à 19h et sur Rendez-vous.

The gallery is open from Tuesday to Saturday and from 11am to 7pm and on apointment.