Concevoir sa biographie comme force créatrice est le vecteur commun aux quatre-vingt artistes internationaux invités dans « Lignes de vies, une exposition de légendes » qui réunit les gestes artistiques de générations et de pratiques différentes, allant de la photographie à la vidéo, en passant par la peinture, l'installation, la performance ou encore l'écriture. Cette exposition s'inscrit dans une ligne de programmation qui, depuis l'ouverture du musée en 2005, s'attache à questionner les modalités et instances de construction de l'identité, ou plus précisément, des identités.

Avec les expositions « Détours » de Jacques Monory (2005) et « Le Grand Sommeil » de Claude Levêque (2006), le MAC VAL posait la question de la construction des identités. Avec le cycle « Zones de Productivités Concertées » (2006 - 2007) ou encore l'exposition collective « Emporte-moi / Sweep me off my feet » (2009 - 2010), il a été ensuite question d'analyser la place de l'économie ou de l'émotion dans nos existences ; puis, encore le genre (et plus précisément la masculinité) avec « Chercher le garçon » (2015) et l'idée même d'identité culturelle dans « Tous, des sang-mêlés » (2017).

Toutes les oeuvres données à voir dans cette exposition collective construisent une réflexion autour de la mise en scène et de la représentation de soi et déconstruisent, analysent, critiquent ou interrogent les phénomènes et les processus qui façonnent et légitiment l'identité/les identités. Loin d'un geste narcissique ou autocentré, à travers elles les artistes reconstruisent et proposent, plus que de nouvelles identités, des identités choisies. Un geste politique de reprise en main de la narration de sa propre légende.