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Oli Epp , Hors d’œuvres
16 mars — 15 mai 2025
NTNU Art Museum, Taipei (TW) -
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Oli Epp , Hors d’œuvres
16 mars — 15 mai 2025
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Oli Epp , Hors d’œuvres
16 mars — 15 mai 2025
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Oli Epp , Hors d’œuvres
16 mars — 15 mai 2025
NTNU Art Museum, Taipei (TW) -
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Oli Epp , Hors d’œuvres
16 mars — 15 mai 2025
NTNU Art Museum, Taipei (TW)
L’exposition Hors d’œuvres d’Oli Epp au NTNU Art Museum à Taïwan rassemble un groupe de peintures récentes, produites dans un même format de châssis. Plaçant les figures au centre de la composition, leur prêtant des gestes appuyés, le peintre livre ici une galerie de portraits sublimés et éthérés.
Véritable marque de fabrique d’Oli Epp, les traits des figures sont réduits à de simples attributs, le plus souvent à la bouche peinte en rouge vif. Ce motif, récurrent dans la culture visuelle de la seconde moitié du XXe siècle, évoque des images familières telles que la bouche glamour de Marilyn Monroe ou le logo « Tongue and Lips » des Rolling Stones.
Plusieurs tableaux de la série établissent des correspondances visuelles immédiates : les multiples cous de la créature d’Omen résonnent avec la figure de cabaret à trois jambes et costume de plumes noires, ou avec le clown à quatre bras. Ces bégaiements dans l’image créent un système très astucieux pour montrer plusieurs attitudes en une seule. Ils démontrent aussi le goût d’Oli Epp pour les figures hybrides et la confusion délibérée des classifications entre l'humain, l'animal et le monstrueux.
Les accessoires et objets disséminés dans le tableau fonctionnent comme des symboles aux propriétés métaphysiques et significations métaphoriques. Ces peintures renouent avec la tradition des portraits à clés où les attributs sont censés éclairer sur la personnalité. Ainsi de cette silhouette en longue robe rose, col en fourrure, chevelure au vent, collier de perle s’égrenant, accompagnée d’un agneau, d’une bougie, d’un masque de sommeil et d’un feu de signalisation rouge dans Sleepwalker. Dans Golden Child, une cigogne porte un sac poubelle doré, suivi par un avion de ligne flottant dans son sillage. Chacun des tableaux offre ainsi un jeu de sémantique visuelle sophistiquée, comme un rébus à déchiffrer.
Oli Epp délivre une peinture très lisse, traitée en aplats léchés et zones floues à l’aérographe. La lumière se diffuse dans une impression surréelle d’écran rétro-éclairé. La simplicité graphique et le décryptage en apparence aisé des peintures masquent en réalité une satire sociale d’une rare profondeur. Né à Londres en 1994, l’artiste appartient à la génération qui a grandi dans un environnement de technologie digitale. Si la peinture d’Oli Epp est le produit de notre expérience du monde de plus en plus numérisée (Mara Hoberman), son humour caustique en est le revers et appelle à une salutaire prise de distance avec nos travers modernes.