Éco-luttes est la première phase d’un centre d’art nourricier qui cherche à requestionner, repenser et renouveler les modes de transmission dans une idée de partage de connaissance. Il convie des artistes dont les œuvres ne nécessitent pas ou peu l’usage de fluides et prend en compte la charte éco-responsable du centre d’art. Les propositions incitent au silence et au regard, aux manipulations, à l’écoute et aux discussions. La nature, les luttes et leurs observations sont intrinsèquement liées au travail des artistes-auteur·rice·s présenté·e·s. Sur le site de la maison des arts, l’artiste musicologue et collectionneur Gauthier Tassart s’installe dans la cabine vinyle et propose à l’écoute une sélection de disques engagés issus de son impressionnante collection. Confortablement installé, chacun·e pourra déposer son vinyle sur une platine Numark et choisir entre l’écoute des oiseaux disparus, la poétesse étatsunienne Kathy Acker ou encore le son des glaciers de Thomas Köner, premier musicien à enregistrer ces sons en 1990.
Anouck Durand-Gasselin réitère sa champignonnière mais dans une production augmentée. L’artiste, comme le groupe de citoyen·ne·s en charge de ce qui pousse (verger, potager, tilleuls, compostage…) proposeront des ateliers sans fluides dans la cuisine.
Plusieurs œuvres issues de la série Allensworth du réalisateur Nelson Bourrec Carter s’infiltrent dans les espaces permanents. Comme un acte engagé et politique, l’artiste réhabilite la première communauté noire-américaine autogérée installée en Californie en 1908 et totalement oubliée. Plus largement, dans l’ensemble de son travail et recherche, il interroge son héritage, afroaméricain. Une photographie de la féministe Nicole Fernández Ferrer donne à voir mille femmes venues de toute la France. Elles se sont rassemblées à Hendaye le dimanche 5 octobre 1975 pour manifester contre les exécutions de militants basques par le régime franquiste. Installée à côté de l’agora d’Olivier Vadrot, elle donnera le ton des débats et discussions qui s’y tiendront.
De la même manière, les trois sculptures murales de Moffat Takadiwa provoquent des résonances avec les sujets du projet. Il dénonce la surconsommation des pays occidentaux, les inégalités, les questions de post-colonialisme et d’environnement.
La vidéo-room diffuse les films de Rayane Mcirdi Le jardin et de Céleste Thouin Le grand feutre réalisé avec l’artiste Théophile Peris. Ces deux propositions sont complétées par deux films animés à destination des plus jeunes, réalisés par AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions. L’association, depuis sa création en 2014, travaille à rendre visibles les artistes femmes du XVIIIe siècle à nos jours.
Commissariat Aude Cartier en collaboration avec l'équipe du centre d'art.
Artistes : Nelson Bourrec Carter, Nicole Fernández Ferrer, Rayane Mcirdi, Céleste Thouin, AWARE, Gauthier Tassart, Collectif Adventices (avec Roxanne Maillet, Rémi Calmont, Caroline Chauvelot, Théophile Peris, Aëla Maï Cabel, Jérémy Piningre Clara Salomon, Rose Mahé Cabel et Victor Bulle), Anouck Durand-Gasselin, Luna Villanueva, Jonathan Potana, Shed Publishing (avec Lydia Amarouche, Laura Boullic, Nesma Merhoum et Mihena Alsharif), Bulle Meignan, Olivier Vadrot, Amine Habki, Adrien van Melle - Nehama, Samia Henni, l’association Créé à Malakoff, Moffat Takadiwa, Feda Wardak...