Dans mes mains est le titre de cette sculpture en bronze. Le geste est intense, le matériau robuste. La figure est dissimulée sous une cascade de cheveux, dégoulinante comme de l’eau. En l’absence de visage, toute la tension se reporte dans le geste, autour duquel s’organise la sculpture. Moins qu’à une menace latente, nous assistons à la fin d’un combat. La scène semble tronquée : l’évènement est passé, l’action est close et désormais figée dans le bronze. Si au premier abord, la figure ne donne à voir que ses cheveux, à mesure qu’on la contourne, on découvre les chaussures à talons : associés au geste de puissance, ils incarnent les attributs d’une féminité conquérante. Conquérante et saisissante aussi, parce que ses proportions sont plus grandes que nature. Dépliée, sa taille dépasserait celle du spectateur.

À Sète, j’ai choisi d’installer Dans mes mains au parc Simone Veil, aux abords d’une grotte dont les rocailles jouent avec les terrassements qui l’entourent. L’intégration de la sculpture dans ce site paysager permet ainsi de démultiplier les points de vue : elle est visible de loin lorsque l’on chemine vers la grotte, mais aussi en contre-plongée depuis le sommet des terrasses végétalisées, tandis qu’elle apparaît à hauteur d’yeux lorsque nous lui faisons face. Ces nombreuses possibilités visuelles sont cohérentes avec la manière dont j’ai conçu la sculpture.

— Françoise Pétrovitch

À l'occasion du 20e anniversaire de l’agglomération de Sète, le projet des Balades artistiques en Méditerranée a vu le jour pour valoriser les richesses de son patrimoine historique et naturel. Vingt œuvres d’artistes contemporains, dont la sculpture Dans mes mains de Françoise Pétrovitch, jalonneront divers parcours artistiques et touristiques jusqu’en 2026.