Un choix d’œuvres des Collection de la Fondation Louis Vuitton est exposé en résonance avec le passage de la flamme olympique, au deuxième niveau du bâtiment.

Dans leur polyphonie, elles proposent un regard poétique et décalé autour de la thématique du sport. Sont ainsi réunis, de la galerie 9 à la galerie 11, les travaux de cinq artistes français et internationaux.

La spectaculaire installation Walk on Clouds, 2019 [Marche sur les nuages, 2019], d’Abraham Poincheval (né en 1972) montre, en galerie 9, l’artiste arpentant la canopée des nuages. Suspendu dans le vide, il apparaît soutenu par une montgolfière munie de drones permettant de le filmer. Le film projeté résulte de cette performance. Celle-ci a exigé de l’artiste un engagement total de l’esprit et du corps, et une prise de risque telle que cette déambulation semble relever autant d’un rêve que d’un exploit sportif.

Dans la photo Engadin, 1995, d’Andreas Gursky (né en 1955), le spectacle grandiose des montagnes suisses dominées par un ciel bleu intense s’impose dans une vision panoramique empreinte de sublime. L’homme, représenté par une mince file de skieurs de fond, disparaît face à la puissance de la nature et ne semble exister que dans sa détermination à l’affronter.

En galerie 11, l’installation de Roman Signer (né en 1938), Installation mit Kajaks, 2003, met en valeur le kayak, élément important de son vocabulaire plastique depuis la fin des années 1980. Habituellement associée à l’idée de mouvement et de vitesse, l’embarcation suspendue au plafond est privée de toute utilité mais acquière alors un statut de sculpture qui le magnifie.

L’œuvre d’Omar Victor Diop (né en 1980), Diaspora, se déploie comme une galerie de portraits autour de figures africaines qui, du XVIe au XIXe siècles, jouèrent un rôle important en dehors de leur continent d’origine. Costumé et se mettant en scène, l’artiste les incarne toutes, balayant ainsi l’histoire du genre, de la miniature moghole aux peintures de cour européennes. Un carton rouge, un ballon, des gants de goal, un sifflet, ces accessoires inattendus, - détails symboliques du monde du sport-, viennent détourner l’apparence codifiée des personnages.

La volonté de Jean-Michel Basquiat (1960-1988) de faire exister « l’homme invisible » et sa fascination pour les héros, s’exprime de manière récurrente dans ses œuvres. Dans ce panthéon évoluent des boxeurs comme Sugar Ray Robinson ou Mohammad Ali. Napoleonic Stereotype Circa 44 (1983) évoque un autre boxeur, Joe Louis, dont la carrière jusque-là victorieuse fut ternie par une défaite hautement symbolique en 1936 face au représentant de l’Allemagne nazie, Max Schmeling.

L’emblème officiel des Jeux Olympiques - cinq cercles représentant les cinq continents - sert de motif à Warhol qui réalise en collaboration avec Jean-Michel Basquiat plusieurs œuvres sur ce thème. Dans Olympic Rings, 1985, le sigle géométrique des anneaux est repris à la peinture par Andy Warhol (1928-1987), tandis que l’intervention de Basquiat frappe par l’imposition d’un visage noir au centre de la composition. Œuvre marquante de l’exposition « Basquiat x Warhol, à quatre mains », montrée en 2023 à la Fondation Louis Vuitton, ce prêt (Collection éditions Enrico Navarra) a été exceptionnellement prolongé pour célébrer les Jeux Olympiques à Paris.