Richard Woods
Some Shelves I Made

Après une première exposition en 2023 (Harvest), Richard Woods revient chez Semiose avec Some Shelves I Made, un ensemble d’étagères recouvertes de son fameux motif faux-bois, au veinage très accentué et en couleur. De forme rustique, parfois ornées de petits détails pittoresques tel un cœur ajouré ou des festons, les étagères paradent sur le mur comme de petits tableaux.

Les étagères sont comme des planchers ou des tables. Elles sont le début d’une conversation entre la personne qui vit avec l’œuvre et moi. L’étagère engage également une discussion avec l’espace dans lequel elle est installée, ainsi qu’avec les objets qui sont posés dessus. C’est cette combinaison d’utilisation pratique et intellectuelle qui me plaît. C’est amusant de jouer avec ça, de donner à l’étagère un peu plus d’épaisseur dans la conversation qu’elle n’en a normalement. J’aime concevoir des planchers parce que, d’une certaine manière, je ne termine le travail qu’à moitié, il est achevé par la personne qui l’habite ou par l’architecture dans laquelle il s’inscrit. Je ressens la même chose pour les étagères : j’ai réalisé la moitié du travail et c’est maintenant à quelqu’un d’autre de le terminer en choisissant un vase, une pile de livres ou une photo de son animal de compagnie préféré.

Je ne veux pas dicter comment présenter ou utiliser ces objets. C’est l’activité collaborative qui me fascine. J’aime avoir cette conversation avec la personne qui va les utiliser. Sur l’une de ces étagères, c’est moi qui dis « Bonjour ! », mais la suite de la conversation dépend beaucoup de la personne qui collabore avec moi.

Mon héros en art est Franz West. J’ai toujours été davantage intéressé par les artistes qui ont une pratique multidisciplinaire, et Franz West incarne cette méthode. Ses œuvres jouent avec les idées, l’esthétique et la facilité d’utilisation. Il s’éloignait continuellement de lieux communs stylistiques dans lesquels des artistes moins connus s’installaient pour toute une vie. J’espère que la création de ces étagères a rendu mon travail plus vaste et plus accessible. Est-ce que Franz West trouverait cette accessibilité amusante ? Je l’espère !
— Richard Woods

L’artiste britannique Richard Woods s’est fait connaître avec des installations architecturales mimant un style Tudor de cartoon et saturées de motifs. En sculptures, architectures et décors complets, il réinterprète des dessins de papiers peints et de parquets qu’il fait basculer vers un romantisme pop. Avec sa palette de couleurs vibrantes, il transforme radicalement les environnements qu'il investit en une réalité nouvelle et tourne en dérision le culte de l’amélioration de l'habitat et l’esthétique du bricolage.

Richard Woods (né en 1966 à Chester, Royaume-Uni), vit et travaille à Londres. Il a été diplômé de la Slade School of Fine Art de Londres en 1990, où il a suivi une formation de sculpteur. Parmi ses installations monumentales, il a réalisé une importante commande architecturale pour les Jeux olympiques d'hiver de 2018 à Pyeongchang (Corée du Sud), il a conçu l’intérieur d’un magasin Comme des Garçons à Osaka (Japon), il a orchestré le remaniement d'une résidence privée à New York selon le modèle Tudor et a transformé l’intérieur de l'ancienne résidence hollywoodienne de Cary Grant pour son nouveau propriétaire, Jeffrey Deitch.

Parmi ses expositions et projets récents, citons la Southwark Cathedral (2022), Sculpture Milwaukee (2019), Frieze Sculpture, Londres (2018, 2013) ; Chelsea Space, Londres (2017) ; Folkestone Triennial (2017) ; Eastside Projects, Birmingham (2016) ; Chapter Arts Centre, Cardiff (2015) ; Albion Barn, Oxford (2015) ; Bloomberg Space, Londres (2012) et Victoria and Albert Museum, Londres (2009). Ses œuvres font partie de collections importantes, notamment la Saatchi Collection, Londres ; l’Arts Council England, Londres ; le V&A Museum, Londres ; le British Museum, Londres et le MoMA, New York.