Amy Bravo
I’m Going There With You

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    Autour de la table à laquelle nous invite Amy Bravo, nous retrouvons les grandes figures un peu hiératiques, plus ou moins avatars de l’artiste, qui peuplent ses œuvres. Corps tout juste esquissés, ces figures, que l’artiste décrit au féminin, ne répondent à rien de fixe, ni genre, ni espèce, ni statut : des tresses, des tétons mais pas ou peu de seins, pas de sexe, des yeux qui sont de l’ordre du masque, des visages parfois hybridés avec des coqs. Ce sont des corps en métamorphose, des corps massifs comme des arbres ou des monuments, parfois dotés de plusieurs bras, d’ailes, des corps-figures qui évoluent dans un espace indéterminé où le paysage est réduit à l’état de signes, de signaux. Les œuvres sont peu bavardes, à l’instar de ces corps mutiques aux yeux sans pupille, mais ultra signifiantes, enchâssant l’intime, le mythe, l’histoire familiale, entre reconstruction et fiction.

    • Amy Bravo
    • Pet , 2024
    • Graphite, pastel, acrylique, broderie, tissu, corde, pâte à papier, époxy, strass et paille
      • 198 ×
      • 98 ×
      • 38 ×
      •  cm
      /
      • 77 15/16 ×
      • 38 9/16 ×
      • 14 15/16 ×
      •  pouces

    • Amy Bravo
    • At the Lake , 2024
    • Graphite, pastel, objet trouvé, acrylique, broderie, tissu, mousse et époxy
      • 246 ×
      • 316 ×
      • 6 ×
      •  cm
      /
      • 96 7/8 ×
      • 124 7/16 ×
      • 2 3/8 ×
      •  pouces

    Autour de la table où nous invite Amy Bravo, se cristallisent l’amour et les liens familiaux, des gestes qui nourrissent, consolent, prennent soin ; mais aussi les non-dits, les conflits, voire les règlements de compte. I’m Going There With You : le territoire où l’artiste nous entraîne est celui de la marge, de l’hybridité, de la contagion. Celui des carrefours, territoires veillés par des esprits, des déesses ou des Vierges – la Vierge de la charité du cuivre, la Cachita, protectrice de Cuba, est aussi, dans le syncrétisme caribéen, assimilée à Oshun, divinité yoruba. Des territoires hantés par des chien·ne·s noir·e·s, symboles dans certaines légendes celtes ou anglo-saxonnes, de la dépression et de la vulnérabilité, mais aussi lien avec l’au-delà, avec l’invisible.

    • Amy Bravo
    • The Seamstress , 2024
    • Dentelle, cadre, fer, plâtre, bois, perles, bobine, fil et objets trouvés
      • 99 ×
      • 66 ×
      • 23 ×
      •  cm
      /
      • 39 ×
      • 26 ×
      • 9 ×
      •  pouces

    • Amy Bravo
    • The Black Dog , 2024
    • Graphite, pastel, objets trouvés, acrylique, aiguilles, broderie, tissu, mousse et époxy
      • 200 ×
      • 141 ×
      • 5 ×
      •  cm
      /
      • 78 3/4 ×
      • 55 1/2 ×
      • 1 15/16 ×
      •  pouces

    • Amy Bravo
    • Elegy of the Moustache , 2024
    • Graphite, pastel, acrylique sur toile, objets trouvés, miroir et plâtre
      • 137 ×
      • 91.5 ×
      • 2.5 ×
      •  cm
      /
      • 54 ×
      • 36 ×
      • 1 ×
      •  pouces
    • Amy Bravo
    • Disinheriting the Bull , 2024
    • Graphite, pastel à la cire, acrylique, broderie et tissu
      • 230 ×
      • 217 ×
      • 3 ×
      •  cm
      /
      • 90 9/16 ×
      • 85 7/16 ×
      • 1 3/16 ×
      •  pouces

    Amy Bravo joue avec l’héroïsation et une certaine virilisation de ses figures : superhéroïne volante tirée par des coqs supersoniques (en feu), guéri(ll)ères plantant leur drapeau dans un territoire vierge mimant un geste de conquête tellement « déjà-vu », femme devenant coq pour conjuguer/conjurer dans le même geste l’ego male. S’approprier l’ego, pour mieux le détruire. Dans Elegy of the Moustache (2024), la moustache du grand-père de l’artiste, rasée à sa mort, met à nu de façon totalement érotique la construction de genre et de sexualité de l’inconscient familial. [...] En incorporant à la fois les grands récits de l’histoire de l’art blanche, mâle et conquérante, les grands récits de son histoire familiale et ceux de la marge, des cultures gays et lesbiennes américaine et afro-latino-américaine, en tentant de faire dialoguer ses ancêtres et sa communauté de femmes guérillères, en tentant de faire coïncider Here et There, en tâchant enfin de donner à voir des corps possibles qui ne sont jamais des incarnations de corps sociaux normés, Amy Bravo produit une œuvre radicalement drag.


    • Amy Bravo
    • The Strongest Alive or Dead , 2024
    • Graphite, pastel, acrylique, broderie et tissu
      • 178 ×
      • 207 ×
      • 3 ×
      •  cm
      /
      • 70 1/16 ×
      • 81 1/2 ×
      • 1 3/16 ×
      •  pouces

    • Amy Bravo
    • Going There , 2024
    • Graphite, pastel, acrylique, broderie et tissu
      • 183 ×
      • 183 ×
      •  cm
      /
      • 72 1/16 ×
      • 72 1/16 ×
      •  pouces
    • Amy Bravo
    • The Black Dog (Again) , 2024
    • Acrylique, dentelle, plâtre, extensions, aiguilles à coudre, bras de mannequin et objets trouvés
      • 112 ×
      • 86.5 ×
      • 30.5 ×
      •  cm
      /
      • 44 ×
      • 34 ×
      • 12 ×
      •  pouces

    Amy Bravo, artiste new-yorkaise née dans une famille d’origine italo-cubaine, combine symbolisme – palmiers stylisés, coqs, chevaux, moustaches gominées –, artefacts issus de la culture populaire et religieuse latino-américaine et récits familiaux, pour inventer sa propre vision, intimiste et fantastique, de l’île de Cuba, mélange de connu et d’inconnu, de beauté et de confusion.

    Son approche de la peinture est non-conventionnelle. Aux classiques toiles tendues sur châssis, elle préfère des toiles libres aux formes irrégulières sur lesquelles elle mélange dessin au graphite et crayons de couleurs avec d’autres techniques : peinture, collage de fils, de pièces de cuir, de feuilles séchées, de dentelle et autres objets divers, témoins d’histoires personnelles ou familiales. Cette combinaison très personnelle de techniques, qui fait la part belle au Do It Yourself et au populaire, sert l’intention de l’œuvre : rassembler des identités complexes, recomposer une lignée familiale interrompue par l’exil, imaginer une maison ancestrale et dessiner les contours d’un monde mythique. Ses œuvres font ainsi naître une colonie rurale peuplée d’amazones, de lutteuses et de cowgirls, des femmes fières et libres au croisement des trois communautés revendiquées par l’artiste : femme, Brown, Latinx.

    Née en 1997 dans le New Jersey, USA, Amy Bravo vit actuellement à Brooklyn, New York. Après une licence au Pratt Institute, New York, elle a obtenu un Master of Fine Arts au Hunter College de New York en 2022. Parmi ses expositions récentes, on peut citer des solo shows à Galleria Poggiali, Milan, en 2024, à Nada Miami avec Swivel Gallery, en 2022, et un duo show à Swivel Gallery, New York, la même année. Elle a aussi été résidente à la Fountainehead Residency à Miami en 2022.