Amélie Bertrand, peintre née en 1985 repérée dès sa sortie de l’école des Beaux-Arts de Marseille, conçoit des lieux artificiels, comme hors de tout espace-temps, mais qui pour autant paraissent familiers. L’artiste rend compte de son obsession pour le faux. Elle mêle l’imagerie festive (motifs lumineux comme des enseignes clinquantes de boîtes de nuit, piscines, palmiers et couchers de soleil) à d’autres fantaisies : chaînes suspendues comme des breloques (Charms) ou nénuphars en lévitation. Le tout dans une palette de couleurs psychédéliques très maîtrisée.

Si les images produites, parfaitement lisses et régulières, semblent être numériques, ce n’est pas le cas. Amélie Bertrand réalise des compositions froides et singulières, réminiscences de sa Côte d’Azur natale, permettant de saisir l’essentiel en un seul coup d’œil quand bien même son processus artistique est d’une rigoureuse   complexité. Alors que les usages numériques bouleversent la production et la diffusion des arts plastiques, Amélie Bertrand se les approprie par son travail obstinément visuel.

Après avoir exposé aux côtés de Françoise Pétrovitch à Avignon, à Another Place à New York et au SB34 de Bruxelles en 2022, c’est au Centre d’art contemporain de la Matmut – Daniel Havis qu’Amélie Bertrand propose un ensemble d’œuvres totalement inédit, composant le décor rêvé d’une promenade picturale.