Même s’il se manifeste à travers des techniques aussi diverses que le lavis, la peinture à l’huile, la sculpture, la gravure, la céramique ou encore la vidéo, le talent de Françoise Pétrovitch est suffisamment unique pour se retrouver hébergé par un nombre éloquent de collections, privées comme publiques.

Cette exposition de dessins vous permettra de plonger au coeur même de l’univers graphique de l’artiste, présenté aussi bien dans sa réalité physique et tangible que sous la forme d’images projetées et dématérialisées. Car si une bonne partie des oeuvres exhibées disposera bel et bien d’un support en papier, allant du petit format au très grand gabarit, l’autre partie sera visible dans une vidéo « immersive » qui vous catapultera dans une pérambulation numérique (et en noir et blanc, s’il vous plaît, pour mieux trancher avec les couleurs vives et chatoyantes qui se déploieront, elles, dans l’espace réel).

Et quel dessein animera donc tous ces dessins, qu’ils soient palpables ou impalpables ? Celui d’explorer la frontière poreuse, perméable et flottante qui sépare notre espèce de l’espèce animale, mais également l’enfance del’âge adulte ou bien encore le sexe féminin du sexe masculin. Voilà en effet vers quoi tendent les efforts de Françoise Pétrovitch : parvenir à « fixer » ce qui ne se fixe pas, c’est-à-dire toutes les formes transitoires par lesquelles le vivant ne cesse de passer, ce « devenir-autre » qui est le propre de tout être biologique. Si vous êtes persuadé d’être un « vrai bonhomme » qui n’a plus rien à voir avec le moutard ou le primate qu’il était il y a des années ou bien des millénaires, cette expo risque fort de vous faire froid dans le dos...
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Visite commentée en présence de l'artiste le dimanche 8 janvier à 11h.