Le MASC est un musée « laboratoire », l’un des tout premiers à s’être engagé, depuis sa création en 1963, en faveur de l’art de son temps. Alors que le nouveau millénaire est désormais bien entamé, l’exposition Double jeu invite à prendre le pouls de 20 ans de création, à partir des nouvelles acquisitions du musée. Centrée sur la peinture, et affectionnant les parcours à contre-courant, la collection interroge le rapport de l’art à son modèle, et donc dans une bonne mesure au réel. Elle ouvre également le médium pictural à la conversation avec d’autres techniques et à l’hybridation des matières et des formes.
Cela fait longtemps, maintenant, que l’art a perdu son exclusivité mimétique, détrôné par les technologies, la photographie d’abord, le cinéma et l’art vidéo ensuite, la révolution numérique enfin. Mais à l’heure de la prolifération des images et de la dilution de nos vies dans le virtuel, sans doute a-t-il su garder son âme et conserver intact son pouvoir de révélation. L’artiste, en posant son regard sur le monde, en capte les beautés et les tressaillements. Il en relève les ambiguïtés, célèbre ou s’insurge, charme ou effraie. Les œuvres sont rarement univoques et dans cette exposition, elles pourraient même s’avérer trompeuses. Une image peut parfois en contenir une autre et jouer un double jeu, qui vient perturber la vision, faire apparaître des fantômes ou provoquer des mirages.

Artistes : Sylvie Auvray, Clément Bagot, Frédéric Bouffandeau, Emmanuel Collin, Attila Csörgö, Stéphane Dafflon, Philippe Decrauzat, Angela Detanico & Rafael Lain, Mark Dion, Richard Fauguet, Thierry Froger, Hippolyte Hentgen, Anne-Marie Jugnet & Alain Clairet, Elsa Guillaume, Genêt Mayor, Denis Pondruel, Alexandre et Florentine Lamarche-Ovize, Vincent Mauger, Marlène Mocquet, Hugo Pernet, Chloé Poizat, Florian et Michaël Quistrebert, Madeleine Roger-Lacan, Frédéric Sanchez, Raphaël Sitbon, Géraud Soulhiol, John Tremblay, Thomas Tronel-Gauthier, Claude Viseux.