Tout part du livre mythique de l’anthropologue Jeremy Narby, Le Serpent cosmique, l’ADN et les origines du savoir, écrit en 1995. Après avoir étudié les civilisations d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe du Nord, il fait un constat sans appel. Les hommes et les femmes appelés chamans ont tous un point commun : ils représentent depuis des millénaires, sous la forme de deux serpents entrelacés, la double hélice de l’ADN que les scienti- fiques ont découvert seulement en 1953 !

A partir des recherches de Jeremy Narby, le philosophe français Edgar Morin dans son ouvrage Sur l’esthétique affirme que les artistes de l’histoire de l’art comme d’au- jourd’hui créent dans un état “post-chamanique”, c’est- à-dire, sans même en avoir conscience, en connexion avec le vivant.

Ces deux référents nourrissent l’exposition Le serpent cosmique qui propose une nouvelle lecture de l’aven- ture artistique de l’homme au sein du monde, en lien profond avec la nature et l’au-delà cosmique, c’est-à-dire l’invisible.

L’exposition prolifique et multisensorielle, conçue comme une promenade labyrinthique, organique, sur- prenante, voire hallucinante, traverse avec sensibilité des courants et pratiques artistiques divers, de l’Arte Povera aux installations interactives et expérientielles, de l’art chamanique à la jeune peinture contemporaine.

Le serpent cosmique est une vitrine du rôle essentiel de l’artiste dans notre compréhension etnotre perception du monde et de l’acte créateur comme état de transe quasi chamanique.