CLASSIC RELOADED. MEDITERRANEA
Après l’étape de Beyrouth et de Tunis, la collection du MAXXI conclut son voyage en Méditerranée à la Villa des Arts de Rabat

SALVATORE ARANCIO, MAURIZIO CATTELAN, ENZO CUCCHI, GINO DE DOMINICIS, BRUNA ESPOSITO, FLAVIO FAVELLI, MIMMO JODICE, SABRINA MEZZAQUI, LILIANA MORO, LUIGI ONTANI, PIETRO RUFFO, REMO SALVADORI, LUCA TREVISANI

Œuvres messagères du dialogue entre les peuples dans une exposition sur le lien entre tradition classique et recherche artistique contemporaine

Rome, 1 Mai 2019. La Collection du MAXXI, Musée national des arts du XXI siècle, ambassadrice du dialogue entre les peuples et instrument de diplomatie culturelle, puisque, même à travers l’Art, on peut construire des liens contre l’étroitesse d’esprit et le nationalisme. C’est l’exposition CLASSIC RELOADED. MEDITERRANEA organisée par Bartolomeo Pietromarchi, Directeur de MAXXI Art, avec Eleonora Farina, qui fait voyager depuis un an en Méditerranée une sélection d'oeuvres d’artistes italiens provenant de la Collection du Musée.

La troisième et dernière étape de l’exposition itinérante aura lieu du 8 juin au 30 octobre 2019, dans les salles de la Villa des Arts de Rabat, après avoir été accueillies à la Villa Audi – Musée de la Mosaïque de Beyrouth et au Musée National du Bardo à Tunis. Le projet fait partie du programme culturel que le MAECI a réalisé en 2018 dans les pays du Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Italie, Culture, Méditerranée et, à Rabat, il est réalisé en collaboration avec l’Ambassade d’Italie au Maroc. Le projet a été rendu possible grâce à l’Institut Italien de la Culture de Rabat.

CLASSIC RELOADED propose la revisitation et la revitalisation d’un patrimoine identitaire commun, une base culturelle et artistique grâce à laquelle il est possible d’aller de l’avant pour reprendre un dialogue, pour faciliter la compréhension entre les peuples, aujourd’hui plus nécessaire que jamais, le véritable antidote contre le fondamentalisme.
L’exposition veut représenter, à travers 20 oeuvres de 13 artistes italiens qui font partie de la collection du musée, la culture de la « mer qui se trouve entre les terres », l’autonomie culturelle et, en même temps, la cohabitation entre les peuples et le rapport entre local et mondial, qui caractérise depuis toujours les pays de la Méditerranée.
À Rabat, les oeuvres dialoguent avec les magnifiques salles de la Villa des Arts, un ensemble de pavillons art-déco construit dans les années 30 par Mustapha Alaoui et récemment transformé en centre pour l’art contemporain par la Fondation ONA.

Le rapport avec la ville de Rabat et avec la culture de la capitale marocaine renforce la citation de la tradition byzantine du fond en or de Senza Titolo de Gino De Dominicis, ou la référence ironique à la mythologie romaine de Lapsus Lupus di Luigi Ontani.
L’installation de Remo Salvadori La stanza dei verticali, avec une utilisation sensuelle du cuivre et la référence aux concepts fondateurs de la géométrie, nous ramène à l’architecture classique, tandis que dans les sculptures de Bruna Esposito, en marbre polychrome et bâtons de bambou, la dimension domestique et architecturale s’entremêlent.
Avec ses photos, Mimmo Jodice revisite les sculptures, les peintures et les mosaïques de l’époque classique et leur permet de reprendre vie, alors que Flavio Favelli avec le collage de tapis de différentes origines qui composent Fiori Persiani, reproduit cette culture de dialogue et de rencontre qui fait partie de l’identité méditerranéenne.
Et encore, les céramiques de Salvatore Arancio nous reportent aux traditions populaires autochtones avec des références archaïques et mythologiques, les oeuvres de Sabrina Mezzaqui font référence à une culture millénaire de très haute qualité artisanale, celle de la broderie et du découpage, qui dialogue parfaitement avec les décorations moresques.
Pour une esthétique aniconique et ornementale à la matrice arabo-musulmane, on retrouve Icosaedro de Pietro Ruffo, tandis que les compositions de Luca Trevisani s’interrogent sur la présence et sur l'absence, sur la fragilité et sur l’équilibre, des binômes sur lesquels se base la sculpture classique.
Pour conclure le parcours, une oeuvre de Liliana Moro : le son du chant d’un oiseau sifflé par l’artiste ellemême, qui compense avec les motifs ornementaux des salles ; aux côtés de ces deux travaux qui nous reportent au culte des morts, aux sépultures, aux hypogés : Mother, le fakir sous terre de Maurizio Cattelan et Porta addormita d’Enzo Cucchi, un cadre-sculpture avec des têtes de morts, oeuvres à même de capturer notre attention et de nous faire franchir le seuil.

À la fin du projet, à l’automne 2019, la publication du catalogue de l’exposition est également prévue ; il recueillera les images d’Agostino Osio (Alto Piano studio, Milan), des oeuvres exposées à la Villa Audi - Musée de la Mosaïque de Beyrouth, au Musée National du Bardo de Tunis et à la Villa des Arts de Rabat.