Les artistes font varier la place, la signification, l’organisation du vide, du blanc, du non- utilisé sur la feuille comme sur la toile. Dans la littérature artistique, le terme « réserve » définit cette partie du support laissée vierge depuis le XVIIème siècle. Cette gestion de l’espace en creux s’est amplifiée au XXème siècle y compris dans la sculpture.
A travers la sélection d’une cinquantaine d’œuvres du Mamcs, la réserve est montrée comme une surface de disparition et d’émergence de la forme. L’artiste y a suspendu son geste, la touche colorée, le trait comme la narration. Ici, le blanc du support fait jaillir la lumière. Là il reconstruit et recompose l’espace interne de la composition picturale ou du  volume. La réserve peut créer et conduire au vide ou au contraire suggérer une forme latente. Et pour les artistes intéressés par le support, elle contribue à le valoriser, dans sa matérialité et son originalité.

Artistes : Hans-Jean Arp, Silvia Bächli, Beggarstaff Brothers, Victor Brauner, Daniel Buren, Eugène Carrière, Daniel Dezeuze, Noël Dolla, Gustave Doré, Marlène Dumas, Lucio Fontana, Simon Hantaï, Vassily Kandinsky, Jean-Marie Krauth, Bertrand Lavier, Bjarne Melgaard, Annette Messager, Aurelie Nemours, Walter Niedermayr, Stéphane Pencréac’h, Françoise Pétrovitch, Pablo Picasso, Jean-Xavier Renaud, Claude Rutault, Jean-Michel Sanejouand, Kurt Seligmann, Niele Toroni, Didier Vermeiren.