L’exposition Peinture : obsolescence déprogrammée est centrée sur l’actualité et le devenir de la peinture à l’ère du numérique. Elle donne à voir et à penser l’évolution du medium pictural et son renouvellement au contact des nouvelles technologies. L’omniprésence des écrans et l’intrusion des algorithmes dans la vie quotidienne, aussi récentes que fulgurantes, ont pour conséquence une évolution du regard que certains peintres s’attachent à traduire dans leurs œuvres. La prolifération des images et des « fenêtres » numériques bouscule et interroge le dispositif du tableau-fenêtre défini à la Renaissance par Alberti, dispositif qui a fondé la conception de la peinture et de l’image occidentales à l’aube de l’époque moderne et jusqu’à aujourd’hui.

Alors que l’hybridation de la peinture s’accélère au milieu du XXe siècle à la faveur de sa confrontation avec la photographie, le cinéma et l’art vidéo, c’est avec le numérique que s’opère l’une des émulations les plus fécondes à partir des années 1990-2000. L’enjeu de cette exposition consiste à cerner les contours de la pratique actuelle de la peinture, en s’intéressant aux réinventions et récentes reconfigurations du medium pictural déployées dans un corpus d’œuvres très ouvert. En contrepoint, l’intégration de photographies, d’impressions numériques et d’installations permet d’apprécier à quel point la peinture est toujours susceptible d’irriguer et d’inspirer d’autres media.

L’exposition montre que, loin d’être fossilisée par les nouvelles technologies, la peinture s’en trouve revitalisée et « déprogramme » cette obsolescence.

Avec des œuvres de : Carole Benzaken, Amélie Bertrand, Édouard Boyer, Alex Brown, Nina Childress, Philippe Cognée, Flavio De Marco, Raymond Hains, Dan Hays, Philippe Hurteau, Remy Hysbergue, Alain Jacquet, Miltos Manetas, Manfred Mohr, Vera Molnar, Albert Oehlen, Loïc Raguenès, Martial Raysse, David Reed, Thomas Scheibitz, Antoine Schmitt, Ida Tursic & Wilfried Mille, etc.

Commissaire de l’exposition : Camille Debrabant