Julien Tiberi nous conduit dans des méandres où les référents culturels et les pratiques graphiques n’ont de cesse de s’entremêler subtilement. En privilégiant le dessin, l’artiste propose un univers pictural nourri d’œuvres littéraires allant de Mark Twain à G.K. Chesterton en passant par Robert A. Heinlein.

Présentée ici dans une nouvelle version augmentée, L’histoire véritable est constituée d’un ensemble de vues d’une exposition fictive, imaginée de toutes pièces par Julien Tiberi. Ces dessins viennent illustrer un texte de Lucien de Samosate rédigé au IIe siècle. Considéré comme le premier récit d’anticipation, ce conte utopique – mais aussi caricatural – sert de prétexte à l’artiste pour y confronter différentes problématiques dont celle de la constitution d’une exposition collective, celle de la photographie documentaire ainsi que celle de la figure du curator.

Heureux soient les fêlés car ils laisseront passer la lumière se présente sous la forme d’un grand rouleau déployé à même le mur. À travers un habile jeu de différentes typographies, cette citation de Michel Audiard prend ici toute son ampleur ironique. Ce goût pour un second degré acide et malicieux se retrouve dans Le Panthéon, inspiré du Panthéon Nadar, lithographie publiée en 1854 qui représente près de 300 personnalités de l’époque. Au-delà de la simple actualisation d’une caricature issue du passé, cette œuvre est à l’image de la pratique analytique avec laquelle officie Julien Tiberi : à travers le dessin, les références qu’il catalogue se transforment en des figures théâtrales.