Laurent Proux

 

Dans la lignée de la nouvelle peinture allemande telle qu'elle s'élabore depuis les années 90, les oeuvres de Laurent Proux proposent la relecture d'une tradition picturale.
Intérieurs d'usines, machines, poubelles ou encore cybercafés composent le lexique produit par les effets d'une nouvelle marginalisation sociale. La touche picturale légère assume les traits du dessin et réfute le réalisme photographique pour dire l'espace de représentation. Une mise à distance, structurée par l'objectivité, à laquelle s'ajoute la rudesse du traitement appliqué à ses sujets uniques où l'absence systématique des figures fait notablement résonner le corps collectif.
Travaillées contre l'idée classique de fenêtre, les toiles de Laurent Proux deviennent écran pour soustraire toute considération d'habileté technique et faire le point à l'endroit de la responsabilité individuelle. Véritables regards arrêtés sur les signes extraits d'une société, elles réaffirment, par les moyens des beaux-arts, l'importance du sujet et de sa représentation. Pour réinvestir le politique.