Hippolyte Hentgen

Rue Chapon


28|11 - 27|12|2014
Vernissage le Vendredi 28 Novembre à partir de 14h

 

(English below)

    
Au 54 de la rue Chapon se trouve le galeriste d'Hippolyte Hentgen. Dans l'art de la seconde main, l'artiste - qui en a quatre - est passé de la théorie à la pratique, ce qui est une manière comme une autre de passer du dessin à la sculpture et aux arts de la scène. Un moyen de passer d'un art de l'espace à un art du temps diront peut-être les commentateurs les moins inspirés par la rencontre d'un toucan en barbotine accommodé d'un collier de perles, coiffé d'une houpe en fleurs séchées et présenté sous cloche. Il serait plus juste de reconnaître que de l'emprunt à la retouche, il n'y a qu'un pas, étant donné que l'histoire de l'art est une vaste brocante.

     Pour mieux se figurer la circulation des références et des objets du marché aux puces à l'atelier d'Hippolyte Hentgen puis dans la galerie de la rue Chapon, souvenons-nous de la trajectoire des antiquités qui se trouvaient dans l'arrière boutique de Madame Marcia, située pour sa part au 11 rue Simon-Crubellier. Quand Hippolyte Hentgen s'approprie quelque chose, il le met dans un coin de sa tête, dans son appartement ou dans sa cave : de là, ledit objet peut passer dans l'atelier et de l'atelier dans la galerie ; de la galerie enfin il peut revenir dans l'appartement (c'est ainsi que, chez les professionnels, on définit un contexte de crise). Ce qui est exclu c'est qu'un objet revienne dans la cave ou arrive dans la galerie sans être passé par l'atelier d'Hippolyte Hentgen, ou enfin passe directement de l'atelier à l'appartement du collectionneur (ce sur quoi, rue Chapon, on ne transige pas).

     On l'aura compris, la circulation des références et des objets importe plus que leur origine, qui a depuis longtemps été égarée sur l'aire d'autoroute de la reproductibilité. C'est là qu'Hippolyte Hentgen les recueille pour les chatouiller du pinceau ou de ses doigts de fée et qu'enfin elles se dressent, ces figures délaissées, qu'elles reprennent des couleurs, retrouvent un peu de souplesse ou le sens de l?humour.


Julie Portier


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      Hippolyte Hentgen's art dealer can be found at number 54 rue Chapon. In the world of second-hand art the artist - who has four of them - has moved on from theory into practice, or in other words from drawing to sculpture and performing arts. Certain commentators, less than inspired by the vision of a plasticine toucan in a peal necklace and with a quiff of dried flowers encased in a glass bell-jar, might conclude that it's a means of passing from spatial to temporal art. It would be perhaps be more accurate to admit that there's only a short step between reworking and borrowing and that the history of art is nothing other than a giant second-hand market.

To gain a better insight into the flow of references and objects from the flea market to Hippolyte Hentgen's workshop and on to the gallery in rue Chapon, we should think back to the trajectory taken by the antiques from the back room of Madame Marcia's shop, situated at number 11 rue Simon-Crubellier. When Hippolyte Hentgen appropriates something, it's deposited in a corner of his mind, in his apartment or in the cellar: from there the object can proceed to the workshop and from the workshop to the gallery; from the gallery, it could possibly go back to the apartment (this is how amongst professionals, we would define a context of crisis). Certain trajectories are fundamentally excluded: an object can't go back to the cellar, nor could it arrive at the gallery without passing through the Hippolyte Hentgen workshop and it certainly couldn't make its way directly from the workshop to a collectors apartment (the one thing, we at rue Chapon do not compromise on).

What we need to understand is that the flow of references and objects holds more importance than their origins, which in any case have been long since forgotten at a rest-stop on the highway of mass reproduction. This is where Hippolyte Hentgen takes them in, tickles them with the tip of a brush or with fairy fingers so these forgotten figures can finally stand tall once again, take on fresh new colours, flex their limbs and regain a little of their sense of humour.


Julie Portier