Faisant écho aux deux expositions organisées en 2021 par les Musées d’Aurillac (sur le dessin artistique au XIXe et au début du XXe siècle au Musée d’art et d’archéologie ; sur le dessin scientifique au Muséum des volcans), l’exposition Les Anémones sauvages présente une sélection de dessins contemporains appartenant à Jean-Claude Sergues, collectionneur d’origine aurillacoise, ainsi que plusieurs dessins anciens appartenant à son compagnon, Bob Wilkinson.

Le choix a été fait de ne pas organiser les dessins de manière pédagogique ou chronologique, pour privilégier à la place des arrangements plus libres. L’accrochage est ainsi pensé avant tout par analogie : des œuvres aux formes semblables se répondent les unes les autres, un dessin ancien peut voisiner avec un autre beaucoup plus récent, et même si certains grands noms de l’histoire de l’art sont présents (tels qu’Édouard Vuillard, Raoul Dufy ou Sol LeWitt), l’exposition ne propose pas une histoire condensée du dessin depuis un siècle. C’est un parcours plus lâche qui est suggéré, presque une promenade parmi ces formes dessinées.

Certains sous-ensembles se dégagent néanmoins. Plusieurs portraits sont ainsi rassemblés : un autoportrait et un portrait par Max Jacob, un autre du Japonais Gokita Tomoo, un enfant au visage déformé dessiné par Jérôme Zonder. Ils résonnent directement avec les caricatures d’Henri de Toulouse-Lautrec présentées juste à côté, autant qu’avec les croquis de masques de James Ensor et les personnages au crayon de Robert Crumb. Plus loin, un groupe de dessins brouille les lignes de démarcation entre figuration et abstraction, à l’instar de La Pluie sur la terrasse (2011) de Richard Müller, du grand dessin de Dove Allouche ou des tapis de fleurs que Raoul Dufy a tracés à l’encre en vue de servir à la production de motifs textiles. Par endroits, ce sont des formes simples qui se répondent : Les Canots (2015) de Matthieu Cossé, le Soir sur la mer (1909) d’Édouard Vuillard et deux dessins de Georges Tony Stoll, qui tous semblent avoir été rapidement esquissés sur le papier.

Comissaire d'exposition : Lilian Froger

Artistes exposés : Dove Allouche, Matthieu Cossé, Robert Crumb, Edith Dekyndt, Jonas Delaborde, Raoul Dufy, James Ensor, Gokita Tomoo, Max Jacob, Laurent Le Deunff, Sol LeWitt, Florence Lucas, Matsuoka Yu, Allan McCollum, Amandine Meyer, Richard Müller, Tom de Pékin, Félicien Rops, Aurélie Salavert, Georges Tony Stoll, Henri de Toulouse-Lautrec, Édouard Vuillard et Jérôme Zonder