Thomas Mailaender

Souvent présenté comme photographe, Thomas Mailaender utilise pourtant un large éventail de médiums, dont la céramique, le cyanotype et le collage. Collectionneur et archiviste, il pratique en parfait dilettante de l'image « l'appropriationnisme », indifféremment digital ou analogique. Il surfe sur le net pour glaner des « perles », cherche des photos dans la presse d'hier, sur les brocantes ou chez des éditeurs. Puis il les stocke, les classe, les digère avant de les régurgiter, par le montage, dessin sur tirage, changement de registre, agrandissement ou rapprochement avec divers objets. Il a rassemblé une importante collection – « The Fun Archaeology » – sorte d’archéologie du pire contemporain, dont les documents mettent en évidence la richesse vernaculaire de leur langage et leur poésie accidentelle. Toute l’œuvre de Thomas Mailaender taraude la question du goût, à laquelle il réplique par des démonstrations à la pointe du kitsch, de l’amateurisme et du vulgaire, dans une visée autant comique que tendre.

Parmi ses expositions personnelles, citons notamment sa première rétrospective dans un musée européen, « The Fun Archive » au NRWForum de Düsseldorf (2017). Ses œuvres ont fait partie d’expositions dans d’importantes institutions artistiques et manifestations internationales, comme le MoMA de San Francisco (« Don’t ! Photography » et « Art of Mistakes » organisé par Clément Chéroux), la Saatchi Gallery de Londres, la Tate Modern de Londres, le Palais de Tokyo à Paris, les Rencontres d’Arles. Il a publié de nombreux livres d’artistes et a bénéficié de la résidence LVMH Métiers d’Art. En qualité de curateur, il a signé les expositions « Hara Kiri » (Rencontres d’Arles 2016) et « Photo Pleasure Palace » avec Erik Kessels (Unseen, Amsterdam, 2017).