L’art peut-il être à l’origine de changements ?

L’exposition présente une sélection des œuvres nouvellement acquises par le FRAC Alsace entre 2021 et 2023 autour de la question de l’art pouvant impulser des changements à diverses échelles :  évolution de notre perception et de notre regard, interrogation de nos habitudes jusqu’aux grandes questions sociétales comme le post-colonialisme et les effets destructeurs de l’humain sur la planète.

L’art n’est pas seulement soumis à des mouvements impulsés par les intentions et choix des commanditaires (Église, État, collectionneurs et mécènes privés, marché de l’art) dont il dépend souvent, mais il provoque aussi des changements par lui-même.

L’art pose des questions et remet en question. L’une des missions de l’art est de questionner la réalité et de la rendre visible à travers des langages formels toujours nouveaux. Il nous permet ainsi d’enrichir notre perception, notre pensée, nos connaissances et, le cas échéant, de repenser nos modèles d’action.  Dans une société de plus en plus complexe et spécialisée, où les thèmes sociaux et scientifiques se perdent dans le flux des informations, l’art vient se poser comme une fenêtre sur le monde, en éclairant par bribes ces sujets.  Il peut, avec les moyens, les méthodes et les formes qui lui sont propres, transmettre ou réviser des connaissances culturelles ou pluridisciplinaires et rendre visibles les problèmes et les questions qui y sont liés.

Les artistes représentés dans l’exposition sont originaires de quatre continents : l’Europe, l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Océanie/Australie.

Moffat Takadiwa, qui représente actuellement son pays d’origine, le Zimbabwe, à la Biennale de Venise, nous confronte de manière très esthétique au problème de la gestion des déchets à l’échelle planétaire qui se fait au détriment des dits « Pays du Sud », qui servent de décharge pour l’Occident, comme ici au Zimbabwe. Dans son œuvre, nous retrouvons les restes des produits quotidiens, des tubes de dentifrice aux claviers d’ordinateur, soigneusement repérés et triés dans les décharges autour de la capitale Harare et ensuite transformés en une nouvelle composition plastique. Celle-ci est fabriquée en collectif avec une quarantaine d’assistants dans une démarche d’émancipation du travail et savoir-faire manuel.

Commissaire d’exposition : Felizitas Diering, directrice du FRAC Alsace

Artistes : Bertille Bak, Cercle d’Art des Travailleurs de Plantation Congolaise (catpc), Renzo Martens, Binta Diaw, Adélaïde Feriot, Elise Grenois, Núria Güell, Marie Lienhard, Marlie Mul, Jean-Luc Mylayne, Daniel Otero Torres, Sebastián Riffo Valdebenito, Cameron Robbins, Moffat Takadiwa, Jennifer Tee, Sandra Vásquez de la Horra, Katarzyna Wiesiolek.